La valiha, une curieuse cithare tubulaire en bambou, est un instrument emblématique de la culture musicale de Madagascar. Elle est jouée dans presque toute la partie de l’île. Cet instrument musical diffuse des diversités de son exceptionnel qui attire l’oreille dès la première écoute.
Origine et histoire de la valiha
La valiha est un instrument de musique d’origine indonésienne. Elle appartient à la culture des peuples montagnards. Introduit à Madagascar vers le XIème siècle, l’instrument eut au point de départ une fonction religieuse. En effet, pendant l’époque du royaume merina au XVIème siècle, elle est jouée lors des cérémonies religieuses produites d’un culte des morts, des séances de guérison par spiritisme et/ou encore des rituels de danse dans le Sud.
Jouée et appréciée par tous, la valiha est devenue un instrument populaire. Elle est présente dans les évènements culturels Malagasy tels que le vodiondry, le famadihana, la circoncision, etc.
Technique de fabrication de la valiha
La valiha est fabriquée d’une manière artisanale par l’assemblage de plusieurs segments de bambou de 60 à 130 cm de longueur. L’ensemble des segments servent à la fois de table d’harmonie et de résonateur grâce à une longue fente longitudinale appelée ouïe entre les nœuds non percés des extrémités.
Elle possède 16 à 18 cordes qui sont réalisées pardécollement des fibres longitudinales de l’écorce du bambou central. Les cordes sont attachées sur les deux extrémités. L’ensemble forme des cordes sommaires sur le long de la table. Les cordes sont tendues en paire de deux qui sonnent de la même tonalité. Elles sont résonnées par des chevalets qui servent également d’un appui. L’instrument sonne de manière harmonieuse et atypique grâce à la vibration des cordes.
Lorsque les « cordes » fibreuses donnent des sonorités de percussions étouffées, on peut par la suite les changer par des cordes en acier avec des résultats tout à fait satisfaisants donnant à l’instrument actuel un timbre caractéristique, plus proche de la cithare. En effet, les cordes sont assemblées dans le bambou, bien fixées et recouvertes de cuir de zébu. Pour régler la sonorité de l’instrument, les chevalets peuvent être déplacés de haut en bas, ils sont surtouts faits en bois ou en bambou.