La sorcellerie est une pratique traditionnelle à Madagascar. Comme tous les autres cultes des ancêtres, elle est une partie intégrante de l’identité nationale et culturelle malagasy. En effet, cela n’exclut nullement qu’elle ne soit pratiquée autre part tel qu’en Afrique ou encore en Europe, mais selon la propre conception même de cette pratique et la spécificité de chacun de ces pays. Cette pratique existait depuis toujours dans la grande île, du temps de la monarchie, et persiste encore de nos jours. La sorcellerie ou « ody gasy » en malagasy est utilisée à des fins de guérison mais également dans l’objectif de nuire. Dans cette dernière figure, elle constitue une grande occasion pour les rivaux d’atteindre leurs adversaires par le biais de la pratique des « ody ». Contrairement aux autres pays occidentaux, les Malagasy croient fermement à l’existence de ces phénomènes ainsi qu’à leurs pouvoirs maléfiques.
Origine et historique de la sorcellerie à Madagascar
La sorcellerie existait déjà depuis longtemps. Lors de la préhistoire où d’ores et déjà, les personnes qui disposaient et se servaient de leurs dons pour aider leurs tribus occupaient la fonction de sorcier. Le sorcier était considéré à l’époque comme intermédiaire entre l’Au-delà, les Hommes et la nature, et qu’en ce sens, il avait le pouvoir de favoriser la chasse, soigner voire guérir les blessures etc.
Introduite par les Arabes et les Africains, la sorcellerie est devenue une tradition malagasy. Elle est surtout connue sous son appellation péjorative « Mosavy » qui consiste à nuire autrui. Mais en général, la sorcellerie n’est pas seulement un acte de malveillance. On peut également distinguer deux autres types de praticiens de cette magie tels que le diseur de bonne aventure ou « Mpanandro ». Celui-ci dispose d’un pouvoir de prédire l’avenir à partir de l’astrologie malagasy. L’autre est appelé le tradi-guérisseur ou « Ombiasy » ou encore « Mpisikidy ». Son devoir est de guérir et de briser les mauvais sorts.