Le savika est une pratique ancestrale malagasy qui consiste à se mesurer au zébu. C’est un sport violent durant lequel le « mpisavika » ou le combattant s’affronte au zébu à main nue, il s’agrippe à sa bosse ou son cou dans le but de le mettre à terre. C’est dans la région d’Amoron’i Mania, notamment à Ambositra, dans la province de Fianarantsoa qu’on peut assister à ce rite des audacieux. L’organisation d’un tournoi se fait une fois par an, souvent pendant les fêtes de Pâques ou Pentecôtes. Après un tournoi, le mpisavika reçoit le respect de la famille et de la communauté mais pas de médaille.
Dans la culture malagasy, le zébu représente une valeur spirituelle, il est un symbole de pouvoir, de richesse, de prospérité et de réussite sociale. Les techniques du Savika se transmettent de père en fils. Avant de commencer la lutte, le mpisavika enduit son corps d’un mélange inconnu. Puis, il met un pagne dans lequel est cachée une pièce de monnaie en argent brute et ensuite il boit beaucoup de « galeoka » qui est une boisson alcoolique artisanale d’origine betsileo.
Le savika : un rite symbolique dans la culture malagasy
À la base, le savika est un rite par lequel doit passer un jeune homme afin d’être considéré comme un homme. Il fait l’objet de la démonstration de force, d’énergie, de goût du risque et de la personnalité de l’homme. Après ce rite, le jeune homme est capable de prendre ses responsabilités et il est donc prêt à affronter la vie selon la culture malagasy. Dans certaines régions rurales de Madagascar, le Savika est un moyen de savoir si le fils est en mesure de s’occuper du troupeau légué par le père de famille. Dans d’autres régions, notamment chez les Betsileo, le savika est un moyen de trouver son âme sœur. Les tournois sont l’occasion pour les jeunes célibataires de se rencontrer malgré les distances qui séparent leurs villages.