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LE MORAINGY, une pratique traditionnelle de combat à Madagascar

A Madagascar, plusieurs pratiques physiques et ludiques traditionnelles reflètent la multiplicité des cultures tout en véhiculant les mêmes valeurs socioculturelles. En observant de près toutes ces activités culturelles, leur renommée et leur expansion diffèrent de l’une à l’autre. Certaines sont toujours localisées dans des régions bien déterminées tandis que d’autres gagnent en popularité en raison de leur expansion à travers plusieurs régions de l’île.

Le « Moraingy » fait partie de cette activité physique et ludique. Il est une discipline qui possède une origine historique interdépendante et ancrée dans le temps, parce que le vol des zébus a entraîné le développement de celui-ci. Cette discipline est une combinaison de boxe et de lutte qui est très appréciée dans toute la grande île, surtout dans la partie occidentale des côtes malgaches. Elle se pratique à main nue et basée sur la force et la vitesse. Le Moraingy a pour objectif le développement de soi. Il devient une grande occasion de réunir toute la population locale. Cette pratique traditionnelle est accompagnée par des musiques spectaculaires comme le « hiragasy » et des danses.

Un sport spectaculaire

Le Moraingy est moins brutal que la boxe, ce sport traditionnel nécessite de l’agilité, de la rapidité et de la souplesse. Lors du combat, chaque participant frappe par un coup de pied, coup de poing et coup de tête dans l’objectif de battre son adversaire et le mettre k.o. Le Moraingy comme les autres activités sportives est basé sur des règles qui sont simples. Toutes les attaques sont permises pour envoyer son adversaire au sol. Mais bien évidement, il est interdit de toucher les points vitaux, d’effectuer des morsures, de griffer l’adversaire, de tirer ses cheveux, de faire des coups aux yeux et de frapper un combattant à terre. Les lutteurs combattent avec un petit protège-sexe traditionnel appelé « salaka ». Le Moraingy est un sport traditionnel réservé surtout aux hommes ou les « fagnorolahy » au début, lequel prouve leur virilité face aux femmes, démontre qu’ils sont capables d’affronter les difficultés de la vie. Et même d’enlever le zébu d’autrui. Puis après, les femmes ont eu l’autorisation de pratiquer cette activité, celles- ci sont appelées « fagnorovavy ».

Origine et aperçu historique du Moraingy à Madagascar

L’origine du Moraingy à Madagascar datait du XVème siècle. Pendant cette période, la pratique servait d’entrainement pour les guerriers de la royauté. Cet art martial était également un jeu de divertissement.

La pratique du Moraingy évolue, comme tout fait social culturel. Actuellement, l’organisation du Moraingy se fait lors de grands évènements et même à tout moment. Le Moraingy se tient les jours fériés, en fin de semaine et les jours de fête. Il se déroule dans les gymnases couverts, dans les grands stades de football et dans n’importe quel terrain vague. La festivité est toujours sous l’égide des autorités locales et n’importe quelle personne physique ou morale peut demander l’autorisation d’organiser une compétition de Moraingy. Ce sport est pratiqué dans presque toute la région côtière à savoir dans la province de Majunga, de Nosy Be, etc.

Valeur culturelle du Moraingy

Le Moraingy est non seulement un jeu ancestral mais c’est également une culture populaire traditionnelle que l’on pratique jusqu’à maintenant. C’est une activité physique par le biais duquel on peut tester la force et la performance physique des « kidabolahy », les jeunes garçons. Il est le moyen que ceux-ci utilisent pour affermir leur personnalité, leur prestige, d’où l’apanage et la motivation générale dans la participation à ce jeu. Il est pratiqué dans un esprit de loyauté et de respect mutuel : « sans rancune ni dispute ». C’est en quelque sorte une éducation physique traditionnelle, c’est-à-dire servant de moyen d’éducation des jeunes à partir des valeurs et du sentiment d’appartenance à une même identité culturelle. En bref, une école de la vie dans laquelle les jeunes apprennent à affronter des obstacles, à résoudre des problèmes par eux-mêmes sans les aides parentales.

La pratique du Moraingy implique ce qu’on appelle « fihavanana ». Elle regroupe toutes les communautés villageoises et assurent leur cohésion. Pour les pratiquants, elle montre le respect de soi et d’autrui.