Origine et historique du Famadihana
Les Malgaches ont hérité cette coutume des ancêtres de l’Asie du Sud-est. Mais l’apparition historique reste floue. Cette cérémonie aurait, cependant, été une pratique courante du temps de la monarchie. Pendant la conquête de Madagascar par Andrianampoinimerina en 1745-1810, plusieurs soldats merina sont décédés. Les corps de ces militaires combattus dans les régions côtières sont ramenés et ré-enterrés au « Tanindrazana » ou dans leurs tombeaux familiaux.
Vers 1814, plus particulièrement pendant le royaume du fils d’Andrianampoinimerina, le roi Radama 1er (1745-1828), le famadihana est certainement devenu une tradition. La pratique a débuté dans les hauts plateaux et c’est après que les autres groupes ethniques l’exercent également. En effet, les Malgaches pratiquent le famadihana pour honorer les ancêtres car ils croient que les ancêtres font partie de ce qu’on appelle la vie. Et ce sont ceux qui donnent la bénédiction à leurs enfants et qui les protégent. C’est pour éviter le souci selon le proverbe malgache : “Raha razana tsy hitahy, mifohaza hihady vomanga” (Si les ancêtres ne veulent pas vous bénir et vous protéger, réveiller les pour qu’ils aillent arracher les patates).
Actuellement, le famadihana est encore pratiqué dans la plupart des régions de la grande île. Mais le christianisme et les dépenses nécessaires pour ce rite funéraire provoquent son déclin.
Famadihana : culte des ancêtres
Le famadihana est une cérémonie très festive chez les Malagasy, il est un moment de joie où la famille du défunt organise une grande fête et dépense beaucoup d’argent. L’organisation dure deux à trois jours, voire une semaine selon les possibilités financières de la famille organisatrice. De nombreuses règles doivent être appliquées dans le famadihana. Avant la cérémonie, par exemple, la famille du défunt doit consulter le “mpanandro” ou celui qui connaît le jour favorable, un homme doté de pouvoirs de connaissance pour définir le jour propice ou non pour organiser le famadihana. Puis lorsque l’évènement a lieu, surtout le premier jour, un grand festin appelé « vary bemenaka » ou riz inondé d’huile est offert pour tous les invités. Ces repas sont accompagnés de rhum local ou « toaka gasy » qui est consommé sans modération. La fête continue ensuite dans une grande ambiance musicale et de danse. Le jour précédant, quelques rituels sont également respectés. Les dépouilles recouvertes de nouveaux linceuls ou « lambamena » sont finalement remises à leur place. Il est important de noter que durant tout le temps où les corps des défunts sont en dehors des tombeaux, la musique ne s’arrête jamais et la danse des “Zana-drazana” pareillement alors que la cérémonie peut durer des jours entiers.
Marque le « FIHAVANANA »
Le Famadihana symbolise le «Fihavanana». C’est une occasion de réunir la grande famille, de se rencontrer, de faire la fête, parce que ce rite est accompagné de musique. Le Famadihana est aussi une forme de respect envers les défunts : On les couvre pour qu’ils n’aient pas froid, c’est aussi une demande de bénédiction. Bref, les Malagasy accordent une importance particulière au fihavanana. Ainsi, le proverbe malagasy affirme la valeur culturelle du fihavanana: “Aleo very tsikalakalam-bola toy izay very tsikalakalam-pihavanana”. Ce qui veut dire qu’ “Il vaut mieux perdre les intérêts financiers que de perdre la cohésion et la solidarité”.