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La découverte de Madagascar

En 1 500, le navigateur portugais Diego Dias est le premier Européen à approcher les côtes de Madagascar. L’Ile fait ensuite l’objet de nombreuses tentatives d’aménagements des Portugais (XVIe siècle).  De 1642 à 1672, les Français (Pronis, puis De Flacourt) s’installent à Fort-Dauphin (Sud-est de l’Ile) qu’ils abandonnent, après de lourdes pertes, au profit de La Réunion. Tous ces essais perdent face à la forte résistance des royaumes indigènes. L’Ile reste finalement une escale sur la longue route maritime reliant l’Europe à l’Asie du sud-est (approvisionnement en vivres frais et en esclaves). Louis XIV, afin de prendre de vitesse les Anglais, proclama la souveraineté française sur le territoire malgache, baptisé Île Dauphine. La solidité des armées populaires locales contraignit cependant les Français à quitter Fort-Dauphin pour l’île Bourbon (actuelle Réunion) en 1674. Au XVIIIe siècle,  les deux pirates  anglais et  français utilisaient l’île comme base pour leurs expéditions dans l’Océan Indien, la nouvelle tentative de colonisation fut menée. La puissance sakalava fut cependant minée par les querelles de succession et buta sur l’opposition des Merina, auxquels les Sakalava durent finalement se soumettre. Seule subsista une principauté qui allait résister par la suite à la colonisation française. L’unificateur du royaume merina, et de Madagascar, fut Andrianampoinimerina. Il soumit les Betsileo et les Sihanaka des Hautes Terres et organisa son royaume en fokolona, unités sociopolitiques constituées à partir des structures traditionnelles. Son fils et successeur, Radama Ier, céda aux sollicitations des Britanniques, installés sur l’Ile Maurice et inquiets de voir la France prendre pied sur Madagascar. Des officiers britanniques entraînèrent les troupes merina; les missionnaires britanniques fondèrent des écoles et introduisirent le protestantisme.

Dès 1913, des nationalistes, souvent médecins et intellectuels merina, forment la Vy Vato Sakelika (V.V.S : ‘’Fer, pierre, réseau’’), une société secrète militant pour la liberté et l’égalité des droits. La VVS est animée par des dirigeants, dont notamment le pasteur Ravelojaona, qui ont été arrêtés, condamnés, puis amnistiés en 1921. Ensuite, après plusieurs échecs de demandes d’assimilation, les manifestations des nationalistes se développent sous l’impulsion de Ralaimongo et de Ravoahangy. En 1946, une révolte  pour la restauration de l’indépendance est menée par le Mouvement Démocratique de la Rénovation Malgache(MDRM), dirigé par Raseta et Ravoahangy, qui encaisse la victoire pendant  la première élection générale de janvier 1947. En mars 1947, c’est un éclatement  des insurrections, suivies d’une terrible répression entraînant la disparition de dizaine de milliers de personnes, la dissolution du MDRM et l’arrestation de ses dirigeants.

Jean Ralaimongo, animateur du journal L’Opinion et fondateur de la Ligue française pour l’accession des indigènes de Madagascar aux droits des citoyens français, réclame la transformation de l’île en département. En 1934, la publication La Nation Malgache, animée par Dussac et Ravoahangy réclame la fin de l’indigénat et l’accession de tous à la citoyenneté française.